Fondé en 1994 à Morges par John Grohe, un jeune entrepreneur passionné, le Groupe Grohe a grandi sans perdre son ancrage local. D’abord centré sur l’immobilier, il s’est peu à peu diversifié, jusqu’à devenir un groupe familial aux multiples facettes.
C’est au début des années 1990, en pleine sortie de crise immobilière, que John Grohe fait ses premières armes dans le courtage. « C’était sportif ! Il fallait vendre quand plus personne n’achetait. » Très vite, il élargit son champ d’action : rénovation de petites maisons, achat-revente, puis premiers mandats de promotion confiés par un grand promoteur alémanique. De fil en aiguille, l’activité se structure et s’étoffe. Le développement immobilier s’impose ensuite naturellement, se souvient John Grohe: « Je prenais les projets dès le terrain nu, pour les mener jusqu’à la construction. Ma formation, agricole et commerciale, m’a aidé à comprendre les espaces, le terrain, l’environnement, et les gens » Ces étapes successives posent les bases du futur Groupe.
La diversification s’est amorcée avec un premier pas dans l’hôtellerie-restauration à Rougemont avec quelques partenaires, dont son frère Christoph : l’achat et la rénovation de l’Hôtel Valrose en 2014. L’établissement, exploité puis revendu après une courte période, a ouvert la voie à d’autres projets. D’abord le Café du Cerf, « un restaurant historique que nous avons entièrement réhabilité et qui sert une cuisine traditionnelle de la région revisitée et mise en valeur par le Chef Edgard Bovier ». Puis, en 2025, reprise de l’Hôtel de Commune qui, lui, sert une cuisine « grand-mère, une belle cuisine vaudoise avec notre associé le Chef Michael Burri aux fourneaux », savoure le dirigeant, attaché à la simplicité et à la qualité. Ces établissements ne sont pas de simples investissements: ils incarnent un ancrage et une continuité. Le lien avec Rougemont n’est pas fortuit. « Il y avait une vraie volonté de faire revivre ces lieux» confie le fondateur, qui évoque une attache ancienne, presque sentimentale: « Mon père y habitait, nous sommes très attachés à ce village. »
L’aventure est familiale jusqu’au bout : les enfants de John Grohe sont chacun en charge d’un secteur du groupe, son fils l’hôtellerie et la restauration, sa fille ainée les secteurs immobiliers, la seconde l’architecture d’intérieur et la décoration, et la troisième le marketing et la communication du groupe. « Tout s’est fait naturellement, chacun a trouvé sa place dans l’entreprise. C’est une chance de pouvoir avancer ensemble, de les compter parmi nous au côté de nos autres responsables et de nos quelque 35 formidables collaborateurs » reconnaît leur père.
Aujourd’hui, le groupe réunit promotion, développement immobilier, courtage, hôtellerie-restauration et architecture d’intérieur. Une diversification assumée et maîtrisée. « L’entreprise privilégie la qualité à la quantité, avec une ambition constante : « même si ce n’est “pas cher”, ça doit être bien fait. C’est la bonne exécution qui compte » insiste John Grohe.
Cette philosophie irrigue aussi les nouveaux projets, notamment les Résidences pour Seniors, développées dans la région de Morges. « Nous avons cogité trois ans pour trouver la bonne articulation : quels services proposer, quel encadrement offrir ? » Ces réalisations illustrent la capacité du groupe à s’adapter, sans se renier. Mais la croissance ne va pas sans contraintes. Le fondateur évoque un secteur de l’immobilier « de plus en plus exigeant,», en particulier une complexité réglementaire croissante. Les couches administratives et juridiques s’accumulent. Tout cela renchérit le coût du logement. Ce n’est pas simple, mais on s’adapte, comme toujours. »
S’il a traversé crises et changements, le Groupe Grohe conserve la même ligne: bâtir dans la durée, sans renier ses valeurs. « Notre force, c’est de ne rien lâcher. On avance, projet après projet, en gardant le sens du travail bien fait. » Quant à la suite, le dirigeant reste ouvert mais mesuré : « on ne recherche pas une croissance à tout prix. Mais si demain une belle opportunité se présente, pourquoi pas ? Mais on n’ira jamais chercher la croissance pour elle-même. »
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